Et puis un jour, tout a changé. On a eu l’impression que le monde s’était arrêté de tourner. Les frontières ont été fermées. Les boutiques, les restos, les bars… Les gens sont restés chez eux. Plus personne dans les rues. Plus de voitures. Plus un bruit. Les gens ont commencé à s’inquiéter. Mais ils ont également commencé à être solidaires et à s’occuper – dans la mesure du possible – les uns des autres.
Hier, je suis allée me promener dans la forêt à côté de chez moi, avec mes 2 petits garçons débordant d’énergie. Seuls, sans croiser personne (chose inédite dans la petite Suisse Luxembourgeoise qui foisonne habituellement de touristes et de citadins au moindre rayon de soleil), nous avons pris le temps de vraiment regarder le monde autour de nous. En cette journée de printemps, j’ai entendu les oiseaux chanter. J’ai vu les arbres retrouver leur feuillage et les fleurs sauvages sortir de la terre encore couverte de feuilles d’automne. Et j’ai repensé à un truc que j’avais lu sur les réseaux sociaux… « C’est comme si la nature nous avait puni et renvoyé dans notre chambre pour réfléchir à ce que nous avons fait. », comme je le fais avec mes enfants quand ils ont fait une bêtise… et voilà, nous voici tous punis, dans nos chambres, à nous remettre en question. A reconsidérer nos priorités.
Je regarde par la fenêtre de ma chambre (enfin, de mon coin-bureau improvisé dans mon salon) et j’observe. Le ruisseau qui traverse mon jardin continue de couler. Le vent souffle (très fort et très froid d’ailleurs). Et le soleil qui, ces derniers mois, ne brillait que par son absence, illumine aujourd’hui la campagne et les villes vides et nous aide à garder un peu le moral (« Heureusement, il pleut pas ! »)
Et si la solution était là ? Si elle avait toujours été là ? Sous nos yeux ? Si toute notre énergie venait de là ? De cette nature que rien ne semble affecter. Qui se renouvelle tous les jours, comme si de rien n’était…
Lorsque nous pourrons ressortir, rien n’aura changé dehors. Mais j’espère que nous aurons changé.